1/ Pouvez-vous nous décrire en qq mots votre parcours et comment vous êtes arrivée chez I2ML ?

Après une licence de psychologie, j’ai travaillé 3 ans auprès d’enfants en situation de handicap dans un IME ainsi qu’en résidence autonomie pour personnes âgées. J’ai également pratiqué la cohabitation intergénérationnelle pendant plusieurs années. Ces expériences très enrichissantes, m’ont donné envie de reprendre mes études en psychologie afin de pouvoir accompagner différemment ces publics. J’ai donc poursuivi en Master de psychologie sociale et environnementale, en travaillant notamment sur la thématique de la maison de retraite idéale. 

J’ai rencontré la Fondation I2ML lors de la recherche de mon financement de thèse de doctorat. Le sujet leur a plu et ils m'ont donné l’opportunité de rejoindre l’équipe en tant que psychologue et doctorante.

A la rencontre de Margot De Battista

Nous poursuivons plus que jamais notre projet d’être au plus près des usages, au plus près des hommes et des femmes en EHPAD.
Nous vous présentons aujourd’hui Margot, directrice adjointe de la fondation I2ml. 

2/ Pouvez-vous expliquer ce qu’est un living lab et quelle est la particularité d’I2ML ?

Un living lab c’est avant tout une méthode d’innovation participative, mais ça peut également être entendu comme un espace physique. L’idée majeure c’est d’inclure les usagers, les utilisateurs, et toutes les parties prenantes, pour coconstruire avec eux les solutions qui répondent à leurs besoins.

Au sein de la Fondation I2ML nous nous intéressons au vieillissement de la population, qui par nature touche un nombre important de domaines variés. Si on parle vieillissement, il est important d’innover dans le champ de l’habitat, mais aussi des nouvelles technologies, de l’alimentation, du lien social, des transports, des services d’aide à la personne, etc. C’est pourquoi il était nécessaire que notre équipe soit pluridisciplinaire (Chercheurs en psychologie sociale, environnementale, cognitive ; Ingénieurs ; designers sociaux ; diététicienne ; psychologues ; ergonomes ; ergothérapeute ; spécialiste de l’UX ; développeur ; chargé de projet). Nous avons deux antennes, à Nîmes et à Toulouse, et disposons d’un appartement expérimental dans lequel nous pouvons mettre en situation des utilisateurs avec la solution à tester (même si dans la grande majorité des cas, le milieu écologique est privilégié).

3/ Pouvez-vous nous dire votre rôle chez I2ML ?

Je suis la directrice adjointe de la fondation. Je participe à l’élaboration des projets et j’accompagne l’équipe dans l’organisation de leurs missions. Je continue de m’impliquer dans certains projets structurants, même si j’ai malheureusement de moins en moins de temps pour aller sur le terrain. Je travaille avec mon directeur, Jean-Marc Blanc, sur les stratégies de développement de la fondation et suis également amenée à la représenter dans différents évènements (colloques, séminaires).

4/ Pouvez-vous nous décrire un projet qui vous a particulièrement marque/plu ?

Il y a beaucoup de projets qui mériteraient d’être cités ici, le Lab Ehpad, NACRE, les Lieux du bien vieillir, la philosophie d’accompagnement de La Croix rouge, Néoretraités, la nappe Os’care, le festival EHPADONS-NOUS, etc. En 10 ans d’activité la Fondation I2ML a accompagné plus d’une centaine de projets, et j’aime penser que le meilleur est toujours à venir. Parmi les futures réalisations 22-23 nous allons faire le tour du Gard des habitats remarquables. Des formes d’habitat adaptées au vieillissement, qui offrent un cadre de vie adapté à leurs occupants. Nous allons aller à la rencontre de ces derniers comprendre leurs motivations à choisir une forme d’habitat plutôt qu’une autre, les points forts et ceux à améliorer, leur appropriation des lieux, leurs rapports aux quartiers. Une jolie étude en psychologie sociale de l’environnement qui apportera des éléments intéressants, notamment pour le conseil départemental du Gard.

5/ Comment aimeriez-vous que la filière évolue et travaille avec vous ?

Il me semble plus que jamais nécessaire d’impliquer les personnes âgées dans la construction des solutions (produits, services, politiques publiques) qui les concernent. Les ainés ont beaucoup de choses à dire, beaucoup d’idées. J’aime bien l’expression de « présomption d’incompétence » qui peut parfois leur coller à la peau et contre laquelle il faut lutter, fortiori quand on parle des nouvelles technologies. Il faut continuer à innover, trouver des solutions pertinentes, simples, non stigmatisantes, et pour cela nous partons du postulat que ce n’est qu’avec les personnes âgées et leur entourage (personnel, professionnel) qu’on peut y arriver.  Nous accompagnons les acteurs de la filière dans ces démarches de co-conception. Dès l’idéation jusqu’à l’évaluation du dispositif final. Malgré certaines idées reçues c’est un gain de temps pour le porteur de la solution, qui pourra ajuster très rapidement son projet si nécessaire.